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Lous and the Yakuza
Lous and the Yakuza commence à peine à changer la face de la musique francophone. Elle a débarqué avec son premier album Gore, et sa flopée de titres personnels, « Dilemme » (70 millions de streams), Tout est gore ou encore Solo (6 millions de streams), hautement métisses, puisant dans la pop, le rap, le néo-r’n’b, aux visuels clippés léchés et esthétiques. La chanteuse belgo-congolaise dissèque son rapport au monde, ses relations, parle de santé mentale, de violences, d’argent, de la recherche du bonheur, et accroche un public qui attendait une artiste capable de faire le grand écart entre des univers weirdos, niche et très populaires. Très rap dans l’attitude et les influences, pop dans l’écriture concise et entraînante, Lous nourrit une passion pour le Japon et le meilleur de sa culture cinéma et manga, tout en honorant perpétuellement ses racines africaines (elle est congolaise et rwandaise). Quelques dizaines de millions de vues plus tard, des singles à succès en Belgique, où elle est distinguée comme artiste de l’année en 2021, ou en Italie et une nomination aux Victoires de la musique dans la catégorie révélations en 2021, l’artiste met déjà le cap sur l’international. Lous s’est illustrée dans des duos avec l’avant-garde de la scène musicale mondiale, de Joey Badass à Sfera Ebbasta en passant par Yendry et attire l’attention de personnalités comme la réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay ou Madonna. Lous a foulé la scène de nombreux médias reconnus pour leur savoir-faire défricheur, leur force très à-propos quand il s’agit de dénicher les stars de demain, comme l’attestent son passage sur la chaîne Colors, ou dans les émissions de référence américaines tels le late show de Jimmy Fallon ou le Tiny Desk de la radio publique NPR. Porte-voix antiraciste, muse de créateurs de haute couture (elle fait partie du club fermé des égéries Louis Vuitton), artiste à 360 degrés, l’autrice-interprète est aussi une peintre qui expose. Elle a traduit l’oeuvre poétique d’Amanda Gorman, qui avait fait l’événement en déclamant une de ses oeuvres devant Barack Obama. Touche-à-tout infatigable, elle prépare son premier roman. Son deuxième opus, que Lous appelle Iota va plus loin dans sa volonté de proposer un son singulier, loin de l’image intellicool qu’on a voulu lui apposer. Elle y déploie une musique éclectique sans coquetterie, ni calcul ; c’est le simple reflet de l’univers d’une artiste aux mille influences, qui choisit tout et ne veut se voir coller aucune étiquette illégitime. Derrière les textes qui témoignent de la vie d’une jeune femme noire, brillante et qui se questionne, la puissance universelle et le mantra que Lous impose à chacune de ses apparitions : parler d’intime est politique. -Iota ne déroge pas à la règle. L’album est un statement sur l’amour dans une forme rare : ce qui reste, une fois que la passion a déserté. Les titres égrènent les effusions, les déceptions, au plus proche des émotions de Lous, comme dans ce jeu enfantin où on arrache les pétales de fleurs pour décrire son état amoureux. (Je t’aime) Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, plus du tout... Iota. Six chapitres pour mieux plonger dans ce sentiment qui pilote la vie de la chanteuse. Amour parents/enfants, one night stand, sapphisme... avec l’honnêteté et la profondeur qui caractérisent son écriture, Lous nous refait le film de ses relations dans un projet produit en partie par le fidèle El Guincho (Rosalía) dans toute l’incandescence où la mène les errements de son coeur. Impudique ? Salvateur. À ses amours.
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